Des origines à nos jours
Histoire de Sainte-Colombe
S
ainte-Colombe ne s'est pas toujours appelée ainsi. Le tout premier village connu s'appelait Anzas.
Il possédait une église primitive qui a donné par la suite son nom au petit groupement d'humains : Saint-Jean-d'Anzas.
L ' H I S T O I R E D E
Sainte-Colombe de Duras
Le déroulé de la vie

Le néolithique
Situé sur les hauteurs de la commune, l'emplacement a d'abord été occupé au temps néolithique par des cabanes de chasseurs cueilleurs. De nombreux silex ont été retrouvés par les archéologues.

La période gallo romaine
Une villa gallo-romaine s'est ensuite implantée au même endroit. Là aussi les archéologues ont pu faire cette découverte de façon fortuite à la suite de travaux en profondeur liés à l'installation d'un nouveau verger. La villa devait être prospère car elle possédait un hypocauste, un système de bains chauds et de chauffage par le sol. Des fragments de revêtement de mur peints en rouge pompéïn et jaune attestent aussi de l'aisance des propriétaires du lieu. Des vestiges d'amphores, des tessons de vaisselle, des pièces de monnaie y ont été retrouvés.

La repopulation
Plusieurs cimetières dans la commune prouvent que les hommes ont investi l'ensemble du territoire très tôt et n'ont jamais cessé d'y vivre. Anzas a toutefois été peu à peu modifié puis abandonné. Quelles en sont les raisons ? Nous ne les connaissons pas mais il est certain que de nombreuses invasions sont passées par là. Anzas a été habitée régulièrement jusqu'au Moyen-Age puis, peu à peu, les hommes sont descendus dans la vallée.
L'église de Sainte-Colombe a été implantée dans le creux du vallon dès la fin du XIème siècle et principalement au XIIème siècle. Elle a été placée sous le vocable de saint Cloud. Alors pourquoi Sainte-Colombe ? Pour l'instant nul document ne peut certifier le changement de nom ou l'origine de ce nom. Les recherches se poursuivent.
L'église de Sainte-Colombe a été bâtie en même temps que celle d'Esclottes et avait probablement des liens très étroits avec les bâtisseurs de l'abbaye de Saint-Ferme. Des marques de tâcherons, sortes de signatures des ouvriers, qui y figurent sont identiques dans les trois bâtiments. De même la forme des chapiteaux du choeur laisse à penser qu'ils pourraient avoir été sculptés par le « maître de Saint-Ferme », reconnu pour son style raffiné si particulier. Il faut rappeler que nous sommes alors au tournant de l'an mil.

La création du bourg
L'église d'Anzas est peu à peu délaissée au profit de celle du bas, celle de Sainte-Colombe, comme il en ira du petit bourg. Elle a d'ailleurs été rapidement qualifiée d'annexe de l'église de Sainte-Colombe et a été vendue le 30 mai 1791. Au milieu du XIXème siècle des pans entiers de murs étaient encore visibles. Ils finiront par s'écrouler, emportant jusqu'au souvenir de l'église primitive.
Les siècles qui vont suivre verront se succéder les épidémies de peste, les échauffourées de la guerre de Cent Ans, les terribles épisodes des guerres de religion, les dragonnades,... De nombreux peuples ont traversé nos collines, nos bois. Ils s'y sont même parfois installés. Les Barbares, venus de tous les horizons, les Romains, les Goths, les Wisigoths et même les Vikings, tous ont laissé leurs traces. Même les rois sont passés par Sainte-Colombe ! Louis XIII par exemple s'était arrêté manger dans une ferme sur sa route entre La Réole et Bergerac, comme l'attestent les carnets de son médecin. Il a mangé treize crêtes de coq et des fraises à la crème, son dessert préféré. La route de La Réole à Bergerac passait sur les lignes de crêtes, empruntant les anciennes voies romaines et traversait le Bois Bourru.
Vers la fin des années 1500, la peste avait ravagé le pays tout entier. Une nouvelle ère allait s'ouvrir. Les habitants avaient vu mourir la plus grande partie d'entre eux et la campagne était ravagée, abandonnée. C'est alors que les abbés de La Sauve-Majeure eurent l'idée de faire venir les gens qui vivaient sur leurs de Saintonge. L'idée fit son chemin et peu à peu arrivèrent ces Vendéens, ces Poitevins, ces Saintongeais que l'on allait bientôt appeler les Gavaches.
De nos jours, de nombreuses familles descendent encore de ces Gavaches, des gens de langue d'oïl, contrairement aux Occitans d'ici, et dont les noms résonnent encore : Rambaud, Martineau, Pellet, Clary, Goulard, Favereau, Chadelle,... Les traces en sont aussi visibles dans nos paysages : puits gavaches en forme d'obus, coucoutes traditionnelles (maisons dont les toits sont à deux pentes et qui incluent une grange),...
Sainte-Colombe a longtemps dépendu de Saint-Ferme. Le prieuré des Couronneaux dépendait de l'abbaye, tout comme l'église. Nous dépendions de l'archiprêtré de Jiuliac et de l'évêché de Bazas. Sainte-Colombe faisait aussi partie de ce qu'il était convenu d'appeler « le Pays de nouvelle conquête », en pays anglais. La limite était la Dourdèze. Puis, au fil des alliances des ducs de Duras, les limites ont bougé. Les protestants menés par les ducs de Duras et de La Force se battaient violemment contre les catholiques. L'église en porte encore les traces sur ses pierres rougies par les incendies. Il faut dire que les temps étaient durs et que les combattants se valaient bien par leurs atrocités, quelque soit leur bord ou leurs croyances. La paix revint puis les temps changèrent à nouveau et le vent de l'histoire amena la Révolution française.

La création de la commune
Si le département de Lot-et-Garonne est créé très tôt, en 1790, c'est en 1808 que ses limites sont détrminées après de très longues tergiversations. C'est environ le territoire qu'occupait un peuple dit barbare, avant l'invasion romaine, le peuple des Nitiobriges. Complété sur la rive gauche par le peuple des Bituriges Vivisques. Et c'est le 18 août 1852 qu'est officiellement créée la commune de Sainte-Colombe. En 1830 l'église fut interdite car trop dégradée et dangereuse. Elle fut restaurée et rendue au culte dès 1835. Sainte-Colombe, après avoir été annexée à Baleyssagues, retrouve sa liberté et devient officiellement une commune.
Les aléas de l'histoire ont touché modérément la commune bien que les deux guerres mondiales aient eu leur lot de victimes (voir l'article dédié à ces événements). Le monument aux morts de la commune permet de se rappeler de ces hommes qui se sont battus et sont tombés pour nos libertés.
L'évolution des temps ont fait considérablement changer la société rurale. Les agriculteurs encore en grand nombre dans les années 70 ont peu à peu quasiment disparu. De nouveaux arrivants se sont installés, renouvelant la grande tradition des flux migratoires dans notre territoire. Tous ont été reçus avec grand cœur et se sont intégrés en général facilement. Il faut dire qu'en fin des années 90 il ne restait plus grand monde dans la commune et dans le seul village on ne comptait plus que trois habitants. La démographie s'est depuis développée et cent vingt cinq personnes environ habitent la commune de façon permanente, plus quelques maisons qui sont dorénavant des résidences secondaires, habitées ponctuellement par leurs propriétaires. On compte à ce jour onze nationalités différentes sur l'ensemble de la commune. Ici, le vivre ensemble n'est pas une expression à la mode, il est une réalité au quotidien, dans le respect mutuel des habitants et la tranquillité de notre petit territoire, discret et serein.
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